Non, Nicolas Sarkosy ne sort pas (encore) avec Paris Hilton !

Publié le par borneo

De LIP a Rollex de l'intellectuel au pipole, une autre vision du peuple.

Il fut un temps, ou tout artiste, écrivain, philosophe, chanteur ou comédien se devait de se situer dans le temps social. Les personnalités qu'elles fussent de gauche ou des droites devenaient ipso facto des "intellectuels".

La parole qui leur était concédée, devait servir au peuple, soit en traduisant ses aspirations, soit à le guider et a participer à son éducation.

N'en doutons pas, cette pratique avait un fort relent de néo-colonialisme et le parti communiste exigeait toujours plus de preuves de soumissions à l'avant garde du prolétariat de la part de l'intellectuel, qui tout a sa culpabilité bien compréhensible et à son désir de repentance y consentait bien volontiers.

L'affaire LIP, cette usine horlogére de Besançon mise en faillite en 1973, premiére vrai victime de la mondialisation, au cours de laquelle l'innovation technologique et financiére devait mettre à mal l'innovation sociale incarné dans l'autogestion, marque à la fois l'apogée de la convergence du monde ouvrier en lutte et des intellectuels dans la grande gréve qui s'ensuivit et sa liquidation définitive.

L'autogestion, irruption ou retour du romantisme révolutionnaire dans le champ social devait libérer la classe ouvriére du stalinisme et les intellectuels du statut de simples compagnons de route. L'Union du peuple et des intellectuels devaient marquer la voie de la Révolution à venir.

Un président nouvellement élu, Valery Giscard d'Estaing, accordéon en bandouliére, devait marquer l'accord du patronat et du parti communiste autour d'un concept simple, la lutte des classes doit opposer des patrons et des ouvriers. 

Et, le renoncement à cette chimére, l'autogestion, fut dés 1981, la condition du parti communiste à sa participation au gouvernement d'Union de la gauche.

Nicolas Sarkosy n'est donc pas celui qui aura liquidé l'Esprit de Mai 1968, il manifeste seulement le degré d'abdication ultime  aux puissances d'argent auquel nous avons consentis.

 Loin de porter une réplique LIP de la montre du Général de Gaulle, il affiche la belle grosse Rollex du parvenu au poignet. Le parti communiste est désormais liquidé. La classe ouvriére, la vrai, déportée loin de nos yeux dans les faubourgs et bidonvilles des mégalopoles polluées de Chine, de l'Inde ou du Pakistan. Les quelques militants encore en activité n'ont plus que des "victimes" comme support de leurs actions: mal logés, femmes batues, immigrés pourchassés, domaine autrefois dévolus aux sociétés caritatives comme l'armée du salut.
 
Les intellectuels à l'exemple de Max Gallo qui s'étaient glissés dans les  salons du pouvoir s'y sont trouvés à leurs aises et chantent désormais des louanges à leurs sponsors.
Le temps est celui du retour aux lumiéres, point celles du siécle de l'Esprit, mais des feux de l'Amour et des facettes des diamants, strass et paillettes que portent les pipoles.

Les Pipoles sont l'interface entre les hommes du pouvoir de la Finance et le peuple. Ils cotoient les uns et sont en charge de manifester la condition humaine dans ses plus humbles faiblesses, commune au peuple et aux grands.

Le pipole chaparde dans les magasins et se fait piéger par la caméra de surveillance, le pipole divorce et plaide la pension alimentaire, le pipole titube à la sortie de discothéque et prend malgré tout le volant ce qui le conduit devant le bureau du procureur, et surtout le pipole fornique toujours à l'insu de son plein gré de la présence des Paparrazis.

Le pipole, comme le bon peuple ne doit pas faire de politique, mais se battre pour maintenir son statut, constamment menacé par une compétition féroce dans la distribution des premiers rôles.

Le pipole ne connait pas le "vous", pratiquement disparu aussi de la langue espagnole, au profit du tutoiement improprement assimilé au "YOU" anglo saxon, ignorant qu'ainsi il emporte la derniére manifestation de respect de l'individu et de ses droits de travailleur, de citoyen et d'homme libre comme de nombreux immigrés appelés à montrer leurs papiers aux forces de police peuvent en témoigner. Ce "tu" est celui des gladiateurs dans l'arène, chacun pour sa peau avec ses propres armes, quand le nôtre était celui de ceux qui se voulaient des égaux. Nous avions tort. Car chacun essayait de porter un peu du projet collectif et aurait mérité ce vous de respect.

C'est qu'effectivement nous ne valons plus rien, sans plus de collectif ni de maison commune à batir.

Désormais, La valeur de chacun, son statut réside dans le colifichet que sa bourse lui permet de s'offrir. Ce n'est pas nouveau, nous l'avons annoné dans la fable le chien et le loup de Jean de La Fontaine sur les bancs de nos écoles. Les intellectuels de Mai 1968 nous avaient expliqués que là précisémment résidait notre aliénation.

Aliéné, ais-je dit aliéné ? Alien précisément, extérieur, venu d'outre espace, tant cet homme, désormais notre président, nous est etranger  dans ses choix et c'est sans doute pourquoi nous avons  si mal mené  notre  opposition.


Oui, avec Notre président le pipole a Rollex, nous vivons bien une ultime rupture, non point conjugale mais avec l'humanisme. 

Joyeux  Noél, Nicolas porte toi bien et continue d'amuser la gallerie, Bonne  Année, Carla tu ne nous en donnera jamais assez TROP.

 

Publié dans Nicolas Sarkosy UMP

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N
Comme quoi on peut être brillant sans bling bling, la reconstruction de la maison commune a bien besoin de la piqure de rappel que vous venez de nous prodiguer.
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B
Merci. Je découvre avec plaisir le site du village des NRV à travers votre commentaire et je l'inclus évidemment dans mes itinérances futures.